Mon Grimoire

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mercredi 28 mars 2012

ACTA - la commission envoie un négociateur ....

... pour tenter de nous faire avaler des couleuvres grosses comme des anacondas :o

Article à lire


On retiendra notamment le passage suivant :
"[Le comité ACTA] propose aussi la création d'un nouvel organisme mondial, le comité ACTA, qui pourra décider seul d'amendements au traité sans que les parlements nationaux ne soient consultés."

En clair, un comité privé, sans aucune légitimité, pourra modifier de sa propre initiative et a posteriori une législation qui s'imposera aux États. Si ça ce n'est pas un déni de démocratie ...

vendredi 2 mars 2012

ACTA - explication de texte

Qu'est-ce que l'ACTA ?
En théorie, et c'est ainsi qu'il est présenté, ACTA est un trait international censé harmoniser les différentes législations sur le droit d'auteur et lutter ainsi plus efficacement contre la contre-façon.
Ça c'est pour la théorie dans le monde des bisounours et c'est peut-être l'intention de départ. Mais en réalité, c'est un traité négocié dans le plus grand secret depuis environ 5 ans qui risque d'aboutir à la remise en cause de certains des plus élémentaires droits, des plus élémentaires libertés : la liberté d'expression, le droit à transmettre l'information et le savoir sans aucun obstacle, le droit de se soigner de manière décente à un coût non prohibitif, le droit de manger une nourriture saine qui n'est pas issue de manipulation génétique ... j'en passe et des meilleures.
Vous pensez que je délire, que je suis alarmistes et que je développe là une théorie du complot mal venue ? Et bien analysons un peu ce que pourrait donner l'application de ce texte.

  • ACTA met en péril la possibilité de produire et de vendre des médicaments génériques. Ceux-ci seraient désormais considérés comme des contre-façons des médicaments des grands laboratoires pharmaceutiques[1], [2], [3]. Ils risquent donc d'être détruits à tout moment par les douaniers. Ceci va donc interdire aux habitants des pays les plus pauvres de se soigner à des coûts raisonnables. ACTA est donc un danger pour la santé générale des humains. (Rappelons que soigner des gens dans d'autres pays permet de limiter la propagation des dîtes maladies, c'est ainsi qu'on prévient une pandémie)

  • ACTA instaure une insécurité juridique pour tout le monde agricole. Je m'explique : en sanctuarisant les brevets et en condamnant toute forme de "contrefaçon", d'utilisation "frauduleuse" de produits brevetés, elle interdit à des agriculteurs de vendre des produits brevetés pour lesquels ils n'auraient pas acquitter une taxe, le prix d'une licence. Le problème, c'est qu'il est absolument impossible d'empêcher ce que l'on appelle des pollinisations croisées. Un agriculteur (A) cultive du maïs non transgénique dans un champ, il n'a pas payé de licence, il est parfaitement en règle d'un point de vue moral. Son voisin (B) cultive un maïs transgénique en ayant payé la licence dans le champ juste à coté, il est parfaitement en règle d'un point de vue moral. Mais si le maïs B dissémine son pollen dans le champ de A (d'ailleurs, c'est pas "si" mais "lorsque" ... c'est ainsi que ça se passe dans la nature pour la pollinisation, c'est ainsi qu'on obtient de la diversité, aussi) et "contamine" le maïs de A à l'insu de son plein gré (joke). Lorsque A vendra ce maïs "contaminé" il deviendra alors contrefacteur puisqu'il vendra du maïs souvent à une licence qu'il n'aura pas acquitté. Sauf que tout cela c'est fait à son insu, il n'a jamais rien fait de mal. Sa seule erreur est d'avoir eu un voisin qui, lui, avait acheté du maïs breveté. Bonjour l'insécurité juridique. [4]

  • Ensuite, ACTA est un véritable danger pour la liberté d'expression et la neutralité du net (principe fondateur d'internet : le réseau est neutre, les tuyaux ne se préoccupent pas de ce qui y transite, ce n'est pas leur rôle). Avec ACTA, le printemps arabe n'aurait jamais eu lieu. En effet, ACTA oblige les FAI (fournisseurs d'accès à internet) à fournir l'ensemble des données qui transitent par les réseaux aux autorités compétentes à leur demande et notamment les identités des personnes qui postent un texte, une vidéo, une photo, un commentaire... Comme si l'État demandait à la poste d'ouvrir systématiquement votre courrier, sauf que là cela se fait de manière automatique avec une vitesse d'exécution inégalée. Cela permettra d'instaurer une surveillance des citoyens par les autorités à une échelle encore jamais atteinte (bonjour 1984 [5]. Ce point-là est dénoncé par bien des associations de défense de la liberté d'expression comme RSF [6] ou la quadrature du net [7].

  • Enfin ACTA est un danger pour le progrès scientifique et le progrès des idées. En effet, avec ACTA, impossible de citer un livre, une personne sans avoir acquitté des droits. Même dans le cadre éducatif, même pour le critiquer ou autre. Impossible d'utiliser une idée pour l'améliorer ou pour l'intégrer dans une théorie plus globale sans avoir acquitter des droits. Impossible de parler d'une théorie à des élèves sans avoir acquitté des droits. Dans ces conditions, comment transmettre un savoir ? Comment propager des idées ? Comment critiquer une théorie ou un avis ? Comment pourrais-je enseigner le théorème de Pythagore à mes élèves si je ne peux acquitter les droits ? Comment enseigner les lois de Snell & Descartes sur la réfraction de la lumière ? Comment analyser les textes de Kant ? Comment progresser ?



Pour ceux qui n'auraient pas compris mon propos (ou qui auraient la flemme de tout lire), rien de mieux qu'une petite vidéo explicative trouvée sur Youtube.


ACTA ne passera pas !

vendredi 20 janvier 2012

CyberGuerre

Hier, les autorités des États-Unis d'Amériques ont déclaré la guerre aux citoyens libres d'internet.

La défense de la liberté d'expression et de la libre pensée n'est pas un sujet anodin. Et c'est bien ce qui se cache derrière cette attaque de megaupload par le FBI. Voilà ce que j'ai lu sur un fil FB et cela résume bien ma pensée :

C'est aussi intelligent que si on fermait une autoroute sous prétexte qu'il y a des excès de vitesse. Mais le véritable motif, c'est clair, c'est le contrôle d'Internet, ce qui s'est passé lors du "printemps arabe" leur a fait peur.

Je rajouterais même :

C'est aussi intelligent que d'accuser le coutelier du meurtre commis avec le couteau qu'il a créé.

Voire même :

C'est aussi intelligent que d'accuser le constructeur automobile du cambriolage commis avec la voiture qu'il a construite.

Or, les États-Unis sont censé être un état de droit, démocratique. Le pouvoir des autorités n'est pas un pouvoir de droit divin mais une délégation faîte par le peuple pour gouverner en leur nom. Donc les gouvernants gouvernent non pas pour le bien de multinationales de la culture qui ne pensent qu'à leur bénéf mais pour le bien du peuple (c'est en tous cas la théorie). Si ce n'est plus le cas, le peuple a le droit (et même le devoir) de renverser ce pouvoir (lors des élections). Le problème aux USA est que le système bi-partite ne laissent que peu de choix, ce n'est donc qu'un ersatz de démocratie. C'est à peine mieux que les dictatures à parti unique de l'ancien bloc communiste.

Heureusement la réplique ne s'est pas faîte attendre, le comité Anonymous a mené une attaque contre les sites ennemis (FBI, maison blanche, Élysée, Universal ... ), leur montrant que c'était bel et bien les citoyens qui commandaient. Les gouvernants n'exercent leur pouvoir qu'au nom des citoyens, ce n'est qu'une délégation de pouvoir.
Mais rien pourtant n'est fini, la cyberguerre ne fait que commencer. Cette attaque, aussi glorieuse et courageuse qu'elle soit, ne suffira pas pour reconquérir les droits fondamentaux de liberté d'expression, liberté d'accès à la culture (ce qui sous-entend un coût d'accès raisonnable ainsi que des plate-formes légales réellement efficaces et accessibles). Même les profanes peuvent participer en boycottant les produits des majors, en n'allant plus au ciné ( jusqu'à 9€30 une place de ciné pour un film dont on n'est pas sûr que ça va nous plaire avant d'avoir payé ... c'est ça que j'appelle du vol, du rackett !!! ), en n'achetant plus de dvd .... il faut leur apprendre à ne pas spoiler les citoyens du monde !



Edit le 22/01/12 à 8h30 :

Je rajouterais deux petits commentaires personnels :

Et moi je ne pleure pas sur le cas particulier de MU mais c'est une question de principe. L'action de jeudi a créé un dangereux précédents.


et

Au passage, internet n'échappe pas totalement aux puissants, puisque les instituts délivrants les NDD sont soumis à leur bon vouloir, sans compter le fait que les gouvernements peuvent toujours saisir les serveurs, couper les accès au net ... etc
Si on les laisse faire, c'est ce qui nous pend au nez.


Vous pouvez trouver ci-dessous trois autres raisons de réouvrir MégaUpload. Ce n'était pas seulement une machine à fric. Ça avait son utilité (vous pouvez le télécharger en cliquant sur le lien ci-dessous pour l'avoir en taille réelle) :
Pourquoi faut-il réouvrir MégaUpload

MegaUpload était également une véritable caverne d'Ali-Baba pour les cinéphiles amateurs de vieux films.

Et enfin, il faut savoir que nombre de fichiers stockés sur MegaUpload l'étaient de manière parfaitement légale.



Edit du 12/02/2012 :
On est en droit de se demander pour quelles raisons le gouvernement des États-Unis a soudainement décidé de faire fermer (de manière encore une fois totalement illégal, car ce n'était pas sur le territoire américain) MégaUpload. Que ne l'ont-ils pas fait les quatre années passées ? Pourquoi précisément maintenant ? Plusieurs réponses sont envisageables, mais selon moi c'est avant tout les deux dernières qui sont les vraies raisons de cette soudaine attaque (et notamment la dernière) :
  • Les gouvernants américains en avaient marre d'entendre les Majors pleurer parce-qu'ils ne pouvaient plus offrir des Ferrari à leurs collaborateurs.
  • Parce-que l'élection présidentielle aux USA approchant, les autorités en place avaient besoin d'un coup d'éclat pour montrer qu'ils luttent contre les méchants
  • Parce-que MégaUpload s'apprêtait à proposer une solution permettant aux artistes de vendre leurs produits sans passer par l'intermédiaire des majors, brisant de ce fait leur mise-main sur la culture (censée pourtant être un bien universel ...)